Extrait quotidien de la Règle de Notre Bienheureux Père Saint Benoît du 20211015, et son commentaire par le TRP Dom Paul Delatte, abbé de Solesmes : |
Caput 12 : QUOMODO MATUTINORUM SOLLEMNITAS AGATUR | 12 - LA MANIÈRE DE CÉLÉBRER LES LAUDES SOLENNELLES |
In matutinis dominico die, in primis dicatur sexagesimus sextus psalmus, sine antiphona, in directum. Post quem dicatur quinquagesimus cum alleluia. Post quem dicatur centesimus septimus decimus et sexagesimus secundus. Inde benedictiones et laudes, lectionem de Apocalypsis una ex corde, et responsorium, ambrosianum, versu, canticum de Evangelia, litania, et completum est. | LE DIMANCHE, à laudes, on commencera par le psaume 66 sans antienne, d’un trait ; puis le psaume 50 avec Alleluia, ensuite le psaume 117 et le psaume 62. Suivront le cantique Benedicite et les psaumes 148-150, un passage de l’Apocalypse récité par coeur avec le répons, l’hymne, le verset, le cantique de l’Évangile, la prière litanique et la conclusion. |
Le Miserere, le psaume de la confession des péchés, joue un peu ici le rôle de l’invitatoire ; avant de chanter l’apparition de la pure lumière et d’offrir au Seigneur une louange détaillée pour tous ses bienfaits l’âme a. besoin de se purifier et de reconnaître que Dieu tout seul peut la faire sortir de sa nuit. Nous savons par saint Basile que ce psaume se récitait déjà de son temps à la même heure : Die jam illucescente, omnes simul velut ex uno ore et uno corde psalmum confessionis Domino concinunt, propria sibi unusquisque verbe poenitpntiae facientes .
Saint Benoît veut qu’on le dise avec Alléluia comme antienne, et peut être disait-on aussi l’Alléluia au cours des psaumes suivants. Vient ensuite le grand psaume de la résurrection, le CXVII : Confitemini Domino quoniam bonus, indiqué aussi pour Laudes dans la Règle de saint Césaire ad monachos. Puis le psaume LXII : Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo, tout désigné pour l’office matutinal, et dont saint Benoît n’a eu qu’à emprunter l’usage aux liturgies monastiques et autres. Même remarque pour le cantique Benedicite, les bénédictions , comme disent saint Benoît et saint Césaire, et pour les laudes (psaumes CXLVIlI, CXLlX, CL) .
On récite par cœur une seule leçon, tirée de l’Apocalypse. Ensuite un répons, sans doute un répons bref, l’hymne ambrosienne, le verset, et le cantique de l’Évangile, c’est-à-dire le Benedictus, choisi surtout à cause des derniers versets : Visitavit nos Oriens ex alto, illuminare his qui in tenebris et in umbra mords sedent. Enfin les litanies , c’est-à-dire le Kyrie eleison et l’ensemble des formules de conclusion ; et c’est tout, c’est le renvoi.